Les compètes 2009

      

     Au fil du temps...

Aussi étrange que cela puisse paraître, il semble que se soit en 1493 que le premier croquis de vélo, ressemblant à ceux d'aujourd'hui, soit apparu. Il s'agit d'un dessin d'un apprenti de Léonard de Vinci, Giacomo Caprotti. Il représente un "vélo", probablement en bois d'après la couleur utilisée, avec des roues de même diamètre et même un pédalier avec une chaîne reliant la roue arrière. Ce dessin se trouve dans un livre intitulé "Codex Atlanticus" mais on y mentionne nulle part une éventuelle construction. Il semblerait d'ailleurs que cette représentation soit un faux datant de la fin du 19ème sciècle ...L’histoire du cyclisme est finalement semblable toutes les autres histoires, on y trouve des inventeurs géniaux parfois injustement méconnus et des impostures qui souvent perdurent bien longtemps après que la supercherie ait été découverte.

Des débuts contreversés...

La construction du premier véhicule a deux roues remonterait à la fin du XVIII° siècle. Il portait le nom de célérifère et avait la forme d'un cheval de bois avec deux roues. Son créateur est inconnu mais l'histoire raconte q'un certain Comte de Sivrac, connu pour ses excentricités, se promenait sur cet engin dans les parcs parisiens en 1791. Trois ans plus tard, la machine baptisée Vélocifère était le passe temps favori des certains jeunes qui montraient leurs talents dans les jardins du Palais Royal. La conduite de celui ci était un véritable casse tête car il était poussé par les pieds et ne comportait pas de guidon pour tourner. Cependant jamais une construction de cet engin ne fut trouvée, les historiens en sont venu à penser qu'il n'aurait jamais existé et que l'on aurait volontairement comté cette histoire en antidatant  les textes afin d'octroyer l'invention du "vélo" à la cour française.

En 1891 le français Baudry de Saunier publie son Histoire générale de la vélocipédie. Personne ne s’était préoccupé, avant ce journaliste parisien, des origines du nouvel engin. Le début du siècle et ses draisiennes sont déjà loin et les historiens professionnels peu préoccupés par les travaux approximatifs de leur élève passionné par le vélo. Sans risques d’être démenti, notre homme affirme donc que le premier à avoir engagé le processus conduisant à la bicyclette est le français de Sivrac. Son invention, le " célérifère ", daterait de 1790 et serait une espèce de draisienne dont la roue avant ne serait pas articulée. Le seul mérite du baron allemand Carl von Drais aurait été, en 1817, de permettre à l’engin de tourner !

Nous sommes en plein chauvinisme germanophobe : la guerre de 1870 est encore dans toutes les mémoires, la France ne pense qu’à la revanche pour récupérer l’Alsace et la Lorraine ; quant au deuxième Reich, il affirme son militarisme sous la férule prussienne.
En 1893, une statue à la mémoire de Carl von Drais est inaugurée à Karlsruhe... pour faire bonne mesure, le Conseil municipal de Bar-le-Duc décide le 11 mars de la même année d’élever un monument à la gloire de Pierre Michaux et parle dans sa délibération de " devoir patriotique ".
Personne ne demande donc à Baudry de Saunier d’où sort son célérifère et sur quels documents il s’appuie. Le vélo sera une invention française à l’ouest du Rhin, allemande à l’est !
Ce mensonge aura la vie dure puisqu’il faut attendre 1950 et les recherches d’un universitaire canadien pour que le mythe commence à être ébranlé ; des travaux ultérieurs confirmèrent qu’un certain Jean-Henri Sievrac déposa un brevet le 4 juin 1817 pour un célérifère, voiture légère à deux roues tirée par un cheval.
Il n’y a, aujourd’hui, plus de doute sur les origines du vélo et pourtant des ouvrages grand-public récents, édités à la hâte, reprennent la fable des excentriques du Directoire chevauchant le célérifère que des millions d’écoliers ont pu voir dans leurs livres d’histoire..

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